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« La crise révèle les dysfonctionnements de l’intelligence émotionnelle »

La résolution d’une crise ou d’un conflit implique une forte intelligence émotionnelle. Hélas, c’est généralement en pleine crise que le besoin émerge. Il faut donc anticiper et préparer les équipes à mieux réguler leurs émotions et celles des autres quand tout va bien. Explications avec Georges Peillon, consultant en communication de crise et ancien officier de presse de l’Armée de terre.

Le 04 fév. 2020 Illustration « La crise révèle les dysfonctionnements de l’intelligence émotionnelle »
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Vous avez d’abord connu les crises en tant qu’officier dans l’Armée. L’intelligence émotionnelle était-elle une notion répandue chez soldats ?

Ce n’est pas une notion clairement utilisée dans l’Armée, du moins jusqu’à mon départ en 2005. Pour autant, la formation de nos soldats repose sur la coopération, le soutien les uns avec les autres. Lorsqu’il vit un conflit émotionnel, le soldat peut se reposer sur ses pairs. Il est également bien préparé pour gérer ses émotions : il s’entraine quotidiennement à gérer le sentiment d’isolement, à dominer sa peur, à faire preuve d’empathie pour comprendre ce que vivent ceux qui l’entourent…

Aujourd’hui vous intervenez en entreprises. Trouvez-vous que cette notion soit plus répandue ?

Non, pas assez alors que le besoin est fort. Il y aurait beaucoup de sensibilisation à faire en amont, pour que les entreprises puissent ensuite gérer plus facilement des conflits et faire face à des crises le cas échéant. Je vois trop de patrons qui ne savent pas gérer leurs propres émotions. Ils en deviennent arrogants et finissent, dans les cas extrêmes, par planter leur boite. Globalement, je me rends compte que la crise révèle les dysfonctionnements de l’intelligence émotionnelle

Comment les aider à anticiper ?

Par l’entrainement. Pendant un moment, les stages commando étaient à la mode… Aujourd’hui, on réfléchit davantage à des scénarios "catastrophe" comme le suicide d’un salarié sur son lieu de travail. Mais c’est dur d’imaginer le pire pour un dirigeant. Parfois, les entreprises refusent, me disent ‘on ne joue pas avec ça’. Mais si cela arrive un jour, comment on fait ? Encore une fois, la préparation est la clé.

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