La géopolitique : préoccupation n°1 des dirigeants d’entreprise

On est aujourd’hui loin de l’idée de “mondialisation heureuse” qui dominait autrefois. La géopolitique repose sur des rapports de force qui façonnent les relations internationales.

Désormais, de nombreux experts parlent d’un basculement majeur et de lignes de fracture de plus en plus saillantes. L’éviction progressive de l’Europe des discussions de paix en Ukraine en est un signe fort. Comme le souligne Cyrille Bret, chercheur à l’Institut Jacques Delors : “ils sont réduits aux rôles de spectateurs, au mieux, de cibles, au pire – en tout état de cause, expulsés de leur propre continent.” Cette marginalisation traduit un déplacement du centre de gravité géopolitique, amplifié par la montée en puissance de la Chine et son rapprochement stratégique avec la Russie. Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique, évoque même un “choc des empires” et une “guerre tiède”( en comparaison à la guerre froide).

La géopolitique, au centre des préoccupations

La géopolitique revient donc au centre des attentions du monde politique et du monde économique.

Selon le Global Risks Report 2025 du World Economic Forum, la perception du risque géopolitique est haut plus en 2025, avec 2 évènements classés dans le Top 3 des préoccupations

Les conflits armés entre États sont perçus comme le risque le plus pressant de l'année, cités par 23 % des experts interrogés. La confrontation géoéconomique, quant à elle, figure en troisième position.

Source : https://reports.weforum.org/docs/WEF_Global_Risks_Report_2025.pdf

En effet, si les affrontements n’ont jamais cessé, l’impact sur nos sociétés est de plus en plus visible et les entreprises se retrouvent en première ligne.

La mise en place des droits de douane aux États-Unis est probablement l’exemple le plus marquant. Les effets se font ressentir de manière très concrète, en particulier sur les entreprises exportatrices et importatrices.

Les dirigeants d’entreprise en première ligne

C’est d’ailleurs, la préoccupation première de nombreux dirigeants d’entreprises. D’après une étude de la CCI, le risque géopolitique arrive en première place pour 74% des dirigeants (contre 22% en 2024). Cette inquiétude ne se limite pas à une vue théorique des rapports de force internationaux. Elle est désormais profondément intégrée dans les réflexions stratégiques des dirigeants. L’instabilité géopolitique soulève des interrogations concrètes :

• Faut-il relocaliser certaines activités ?
• Comment anticiper une rupture d’approvisionnement ?
• Quelle exposition avons-nous à des zones à risque ?
• Quels impacts sur les stratégies RH ?

Au-delà des impacts directs, il parait de plus en plus difficile de décrypter ce monde multipolaire.

En témoigne les annonces d’un président américain aux positions volatiles, oscillant entre hausses des tarifs douaniers et rétropédalages brutaux.

Cette instabilité croissante et imprévisibilité des relations internationales engendrent un besoin pour les entreprise d’aiguiser leur lecture du monde.

Un constat partagé par Gilles Bonnenfant, président d’Eurogroup Company :

“Dans ce monde en reconfiguration permanente, la question n’est plus de résister, mais de composer avec l’instabilité. L’année 2025 pourrait bien être celle de l’anticipation active, où la capacité à naviguer dans l’incertitude deviendra la clé pour saisir de nouvelles opportunités”

C’est dans ce contexte que nous organisons une journée dédiée à l’impact de la géopolitique en entreprise le 5 septembre à Fontainebleau.

Pour en savoir plus : Université d'été | Evènements TTISIF