Le télétravail à la carte : l’expérimentation d’Exoskills

La société lyonnaise avait lancé une expérimentation autour du télétravail juste avant le confinement. Le principe ? Imaginer un nouveau cadre de travail attractif avec les collaborateurs tout en préservant la performance de l’entreprise. Michel Bianco-Levrin, dirigeant et fondateur d’Exoskills, revient sur la naissance d’un modèle à la carte, éprouvé plus vite que prévu…
Alors qu’il est difficile d’attirer les talents, particulièrement dans le digital, la société Exoskills a décidé de réinventer son cadre de travail. Fin 2019, elle a donc lancé une expérimentation autour de l’entreprise dématérialisée. L’objectif était de construire, avec les équipes, les contours d’une nouvelle organisation, en lien avec les valeurs de l’entreprise et les attentes des candidats. « En matière de recrutement, les profils se font rares et ceux en poste sont chassés dans nos métiers. Certaines ESN enregistrent des turn over de l’ordre de 30 à 40%. De plus, l’activité économique étant porteuse, de nombreux développeurs sont tentés de se mettre à leur compte afin de disposer d’une liberté totale dans le choix des projets mais aussi d’éviter les transports quotidiens, pour des questions écologiques et de vie de famille. La question des valeurs est d’ailleurs centrale. Je l’observe pendant les entretiens : les candidats affirment idéaux sociaux et sociétaux. Et ils ne sont pas prêts à déroger sur ces questions », explique Michel Bianco-Levrin, dirigeant et fondateur d’Exoskills.
12 demi-journées à effectuer en télétravail
Il a donc initié une série de workshops avec ses collaborateurs autour de l’entreprise dématérialisée. « On a travaillé sur l’acceptabilité du modèle et on a cherché à savoir jusqu’où on pouvait aller dans l’agilité et la dématérialisation de la structure », détaille le dirigeant. Télétravail, bureau on demand, outils de collaboration à distance, indicateurs de performance… chaque membre de l’équipe a poussé les questionnements, en prenant la place du salarié comme du dirigeant.
À l’issue des ateliers collaboratifs, un premier modèle a vu le jour : le télétravail sous forme de crédit. Chaque collaborateur dispose de 12 demi-journées par mois à effectuer en télétravail. Il est libre de les utiliser ou non et peut télétravailler d’où il souhaite : chez lui ou en coworking. Afin de préserver la culture d’entreprise, des temps d’échanges informels sont prévus et notamment un petit déjeuner hebdomadaire et un afterwork mensuel. Des outils collaboratifs ont été identifiés et testés pour permettre l’avancée des projets, même à distance.
Le déploiement du test a commencé début mars. Puis s’est rapidement accéléré avec le confinement. Tous les collaborateurs ont pu expérimenter le télétravail. L’entreprise a pu s’appuyer sur les outils identifiés pour piloter les projets à distance et maintenir l’activité. « Un test grandeur nature », s’amuse le dirigeant.
Aujourd’hui, les équipes réintègrent progressivement les locaux. Le système de crédit devrait être instauré dès la rentrée.
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