L’observance au traitement, partie 3 : L’intelligence émotionnelle, un concept clé pour les professionnels de la santé
Comme expliqué dans notre précédent article, l’observance au traitement représente un enjeu majeur pour les professionnels de santé. Pour cela, il est essentiel d’observer, d’analyser et de comprendre les comportements des patients afin d’adapter sa communication et ainsi favoriser l’adhésion au traitement. Mais pour personnaliser leurs discours, les médecins ne doivent pas oublier une donnée clé, aussi bien pour eux que pour leurs patients : les émotions.
Le domaine de la Santé est un milieu émotionnellement très fort, notamment lors de l’annonce d’une maladie grave ou d’autres diagnostics lourds. Une telle nouvelle est un choc pour le patient, il est donc indispensable de prendre en compte les émotions des soignés pour mieux communiquer avec eux et ainsi éviter tout traumatisme. Pour ce faire, il faut observer et comprendre l’état émotionnel et savoir limiter les émotions négatives.
L’état émotionnel du patient dans l’évolution de sa maladie
Plusieurs études l’ont démontré, il y a un lien concret entre les émotions négatives et dégradation de l’état de Santé. Le psychologue Daniel Goleman, célèbre pour ses recherches sur l’intelligence émotionnelle, a déclaré que « l’état émotionnel agissait sur l’état de santé ». Autre exemple, l’institut de sondage Opinion Way qui a révélé, via une de ses études, que la lassitude (conséquence d’un état émotionnel négatif ressenti par le patient) était responsable à 14% de la non-observance.
Avoir conscience de ses émotions
Les émotions des patients sont une notion importante, mais avoir conscience de son propre état émotionnel est également indispensable. Savoir gérer ses émotions permet d’éviter qu’elles ne deviennent perturbatrices et impactent la communication avec le patient. Les travaux de Lemp et Seale ont par ailleurs démontré qu’au terme de leurs études les médecins héritent d’une « neutralité émotionnelle ». Ce qui a pour conséquence d’occulter toute forme d’émotions dans leur pratique quotidienne, dans l’optique de ne pas être affecté par la dégradation de la Santé de leurs patients. Ce qui s’apparente donc à une volonté de se protéger émotionnellement mais qui va avoir pour effet de déshumaniser la relation soignant-soigné. L’intelligence émotionnelle d’un médecin revient donc à ne pas s’interdire de vivre une émotion tout en sachant comment la gérer.
Comment faire ?
L’intelligence émotionnelle n’est pas une notion figée, c’est un talent voué à évoluer, qui peut se travailler avec le temps. Pour les médecins, il est par exemple fortement conseillé de développer l’empathie afin d’être en mesure d’identifier l’état émotionnel du patient :
- Est-il en colère contre lui-même ?
- Contre les autres ?
- Se-juge-t-il responsable de la situation ?
- Adopte-t-il une réflexion constructive ?
- Est-il en colère contre la maladie ? contre le corps médical ?
- Est-il trop angoissé pour les risques de complications les effets secondaires ?
- A-t-il honte de devoir assumer un traitement lourd ?
- Est-il triste de la situation ? de faire de la peine à ses proches ?
Les compétences sociales sont également importantes car il est nécessaire que le médecin puisse amener son patient vers des émotions positives.
Pour aller plus loin
Conscients des enjeux relatifs à la gestion des émotions et à l’observance au traitement, le Pôle Santé de TTI Success Insights a mis en place une formation destinée aux professionnels de Santé. L’objectif ? Amener les participants à prendre conscience de l’importance des émotions en utilisant notre outil d’évaluation EQ.