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Suicide des dirigeants : le risque est bien réel

Cette période de stress concerne également les chefs d’entreprise. Certains sont contraints de stopper leur activité et font face à un risque financier important. Murielle Barachon, coach et conseil en RH et finances, accompagne les dirigeants dans cette période difficile et s’inquiète du risque de hausse de suicides des chefs d’entreprise pendant cette crise sanitaire et économique.

Le 08 avr. 2021 Illustration Suicide des dirigeants : le risque est bien réel
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(Murielle Barachon)

Quel est l’impact de la crise sanitaire sur les dirigeants ?

Murielle Barachon : La souffrance des dirigeants est bien présente. D’ailleurs, si les cadres et salariés sont en situation de stress, c’est aussi parce que les dirigeants vont mal. Ils traversent des phases d’engagement, de sur-engagement puis d’épuisement et peuvent aller jusqu’au burn-out. Avec la fermeture administrative de certains commerces et entreprises, des dirigeants perdent leur raison d’être. Ils passent de journées de 50 heures au vide absolu. Ils n’ont pas d’horizon. Mais peu d’entre eux savent à qui se confier. La culture des winners domine encore et ils n’ont pas le droit à l’erreur ni d’aller mal. Ils ont besoin d’accompagnement.

Peut-on parler de risques suicidaires ?

Oui, particulièrement avec une troisième vague qui se dessine. C’est la santé mentale qui se joue aujourd’hui. Le tsunami social qui se prépare est massif. On peut attendre une vague de misère très importante. Les dirigeants subissent les annonces, ils trouvent la situation injuste. Ils tentent de résister mais en réalité, ils se consument.

Quels sont les signaux d’alertes ?

Les mécanismes vont vite. Il faut guetter les passages dépressifs. La tristesse, le sommeil excessif, l’éloignement, les troubles du sommeil… Il faut également faire attention aux petites phrases comme « je vais bientôt arrêter de vous embêter avec ça… etc ». Une cellule de soutien Covid a été mise en place pour les dirigeants. Et le réseau APESA a également déployé des sentinelles sur tout le territoire afin de détecter ces signaux avant-coureurs et accompagner les dirigeants à risque.

Comment peut-on les aider ?

Il y a un vrai message à leur faire passer : il est possible de renoncer pour mieux se reconstruire. Si les perspectives de reprise sont mauvaises, mieux vaut tout de suite déposer le bilan auprès du tribunal de commerce afin d’éviter l’hémorragie. Ainsi, le dirigeant retrouve son libre-arbitre. Il n’attend pas qu’un ministre de l’Économie décide à sa place. Il a le choix, il prend une décision. En anticipant, le tribunal de commerce sera d’autant plus à l’écoute de sa situation.

C’est un choix très dur à prendre…

Oui mais le dirigeant saura rebondir. Ils passeront par les phases de deuil : le choc, la colère, la frustration et l’acceptation. Prendre la décision de fermer boutique pour faire autre chose ou ne rien faire. Même si cela ne fait pas partie de notre culture d’entreprise. Un accompagnement est indispensable pour gérer ce moment charnière.

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