Frédéric Soyez, coach de l’équipe d’Espagne de Hockey sur gazon : « Les joueurs ont vraiment grandi pendant les Jeux Olympiques »
On vous en parlait il y a déjà quelques mois, la sélection espagnole de Hockey sur Gazon a intégré les outils d’évaluation du capital humain dans le coaching de ses joueurs. Et le projet était d’autant plus important puisque l’été dernier, l’équipe s’est envolée pour Rio afin de prendre part aux Jeux Olympiques. Les hockeyeurs espagnols n’ont pas démérité, loin de là. Avec une 5e place et la victoire face à l’un des grands favoris, c’est une équipe « grandie » qui est revenue du Brésil. La pression désormais retombée, de nouveaux challenges se profilent, l’occasion de faire le point avec le coach, Frédéric Soyez.
« Être aux Jeux c'est déjà un succès » Quand il faut aborder le sujet des Jeux Olympiques, Frédéric Soyez a un sentiment partagé. D’un côté, il se dit « satisfait du résultat ». Mais de l’autre, un goût d’inachevé se fait sentir « Vu le dernier match (NDLR : perdu 2 à 1 sur penalty) on est un peu frustré, on avait de belles chances ». Mais l’entraîneur le reconnait « c’est le sport qui est comme ça ». Il n’y a pourtant pas de quoi rougir, l’équipe a fait un beau parcours. « La qualification s’est faite difficilement, alors être aux Jeux était déjà un succès » relativise le coach. « J'ai vu une âme sur le terrain » Les joueurs sont déçus certes sauf que désormais « ils ont compris qu’ils pouvaient rivaliser avec les autres équipes », assure Fred Soyez. « Ils arrivaient dans les J.O un peu dans l’inconnu et désormais ils savent ce qu’ils doivent faire pour aller plus haut ». Une étape importante que le coach veut comme base de travail pour les années à venir. « Je voulais qu’ils se rendent compte de ce qui est nécessaire pour accéder au podium ». Pour l’entraîneur, aucun doute le déclic s’est produit lors de la rencontre contre l’Australie, grand favori du tournoi. « On a la chance de mener et là, on a senti une réelle cohésion » raconte-t-il. « J’ai réellement vu ce que je cherchais, une équipe, une âme sur le terrain. Une sensation que tout le travail qu’on avait pu mettre en place avait fonctionné ».
« Le travail sur les comportements est aussi important que la préparation physique » Il faut dire que le groupe n’a pas chômé. Physique, tactique, mentale, la préparation s’est voulue aussi complète que possible. L’aspect comportemental a évidemment eu son rôle à jouer. « Le travail sur les comportements effectués en amont nous a permis d’aller aux J.O et d'obtenir les résultats qu’on a eus », assure le coach. « Ils sont, pour moi, aussi importants que la préparation physique ». « On va pouvoir commencer un nouveau cycle » Aujourd’hui, Frédéric est fier de son collectif. « Les joueurs ont vraiment grandi pendant la compétition, dans la manière de communiquer, de se comporter. On a eu l’impression de voir une autre équipe entre le premier jour et le dernier jour de la compétition ». Avant de conclure : « On va pouvoir commencer un nouveau cycle avec un groupe qui a plus d’ambition ». Prochaines étapes, le tournoi qualificatif pour la coupe du monde qui aura lieu en 2018, et le championnat d’Europe en 2017. « On a deux ans pour préparer tout ça ». Le rendez-vous est désormais pris.