Nathalie Albou : "Start-up : la quête de sens est devenue une aspiration importante"
Nathalie Albou - Fondatrice de Cap_21 Conseil en Ressources Humaines. De plus en plus d’entreprises mettent le savoir-être au cœur de leur développement. Les start-ups également. Nous avons eu l’occasion d’aller à la rencontre de trois acteurs de ces différents univers. Nathalie Albou, fondatrice de CAP_21 Conseil en Ressources Humaines et coach en entreprise, collabore avec The Cantillon, créé par Francesco Travagli, qu’il définit comme un accélérateur de développement, et prodigue ses conseils aux nouveaux entrepreneurs dont fait partie Alexandre Berjal, fondateur de Beewhizz.
« L’engouement pour l’entrepreneuriat se développe énormément. Avec The Cantillon, je rencontre des salariés qui franchissent le pas vers la création, des jeunes qui se lancent dès la fin de leurs études. La quête de sens et la recherche d’un épanouissement personnel sont devenues des aspirations importantes, peut-être plus faciles à satisfaire lorsqu’on travaille dans une structure à taille humaine. Et même si les start-ups qui décollent attendent un très fort investissement de la part des équipes et ont une exigence de performance élevée, elles offrent souvent la possibilité de participer à une aventure collective et humaine stimulante, qui donne du sens à l’engagement de chacun. Les relations y sont moins hiérarchiques que dans bon nombre d’entreprises traditionnelles et les rapports humains plus informels. Pour autant, le rôle du manager reste essentiel, tout comme la communication dans les équipes. C’est pourquoi le travail sur la personnalité, les savoir-être et les styles relationnels ont toute leur place dans ces jeunes entreprises. Il est particulièrement intéressant de faire travailler les associés-fondateurs sur leurs profils comportementaux et la compréhension de leurs attentes mutuelles afin d’identifier leurs complémentarités, leurs zones de risques, les ajustements à trouver pour bien fonctionner ensemble. Certains peuvent être complémentaires en termes de compétences, mais découvrent qu’ils n’ont pas les mêmes besoins dans la communication, ce qui devient une source de conflit. Le rôle du coach consiste alors à mettre en valeur les forces du binôme et à faire en sorte que chacun prenne conscience de la flexibilité nécessaire à la mise en place d’une véritable synergie. Cette cohésion entre les associés est un facteur d’équilibre important qui conditionne en grande partie la réussite du projet ainsi que le bien-être des équipes et la performance durable. »
« Prendre en compte le savoir-faire et le savoir-être »Francesco Travagli Fondateur de The Cantillon« Les start-ups font appel à nos services pour mieux se connaître et mieux interagir. Nous sommes là pour les aider à trouver une cohésion de groupe, à travailler en équipe avec leurs collaborateurs, afin que les personnes se comprennent mieux lorsqu’elles se parlent entre elles, et puissent anticiper les conflits avant qu’ils ne se créent. Cela permet d’avoir plus de succès dans leur développement commercial et dans leurs futurs entretiens aussi. Les compétences techniques sont importantes, mais il faut prendre en compte le savoir-faire et le savoir-être. Cette dernière notion a toujours été importante, mais aujourd’hui, on en a plus conscience. Comment mieux travailler en équipe grâce à la compréhension de ses coéquipiers ? Les idées des autres ne sont pas forcément mauvaises si elles sont différentes, il suffit juste de mieux les comprendre. » |
« Un mode de fonctionnement direct, sans arrière-pensées »Alexandre Berjal Fondateur de Beewhizz« En ce qui concerne notre start-up, Beewhizz, il faut structurer le projet, lui donner de la consistance. La première chose dont nous avons besoin, c’est le temps. Nous avons aussi besoin d’un accompagnement, de conseils. Les compétences s’acquièrent avec le temps, la méthode aussi. Mais je sais que la notion RH sera importante plus tard. Il est difficile de se projeter puisque nous en sommes au début. Ce que j’attends des autres, c’est la spontanéité et être capable de se dire les choses sans forme d’animosité, avoir une liberté de parole. Un mode de fonctionnement direct, sans arrière-pensées. L’idéal est de dire ce que l’on pense, ce que l’on ressent. Avoir la capacité de se dire les choses et que les projets ne se bloquent pas parce que rien n’aura été dit. » |
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