Revenir au bureau ? Non merci !
L’heure du déconfinement a sonné et les mesures en faveur du télétravail s’allègent. Les collaborateurs reviennent progressivement au bureau. Mais, pour certains, ce retour se fait à reculons...
Pourquoi et comment les accompagner ? Éléments de réponse.
« Je suis très bien à la maison », lance Sandra, assistante de direction dans une société d’audit. Après un an de télétravail, la jeune quarantenaire ne se voit pas revenir au bureau. Beaucoup de choses la rebutent à commencer par les transports. « J’ai un confort à travailler à la maison. Plus de métro ni de bus. Plus de stress pour être à l’heure à l’école pour récupérer les enfants... L’idée de reprendre cette routine m’angoisse », détaille-t-elle. Ce sentiment est partagé par de nombreux salariés, qui se sont habitués à travaillerà distance. Certains n’ont pas remis les pieds au bureau depuis le premier confinement et ont pris de nouvelles habitudes. « Je suis plus efficace à la maison », lance Anne, chef de projet dans une agence de communication, « J’avance plus vite car je ne suis pas dérangée par mes collègues. La perspective de revenir à temps plein au bureau représente, à mes yeux, un risque de perte de temps. »
Mal profond
Mais, parfois, la difficulté à revenir au bureau dépasse les simples questions d’organisation et d’efficacité. La coupure brutale occasionnée par le premier confinement a fait émerger des questionnements profonds, un isolement et une démobilisation. Le télétravail offre alors la possibilité de réfléchir à son avenir, depuis son canapé, tous frais payés. « Je n’ai plus le goût au travail. Ces multiples confinements m’ont fait réfléchir à mon poste, mes missions et mes envies. Une forme de démobilisation s’est installée et le retour au bureau représenterait un retour brutal à la réalité. Je travaille, certes, mais avec moins d’entrain », reconnaît Thibaut, cadre commercial dans l’informatique.
Projet collectif
« Il est également important de rappeler aux collaborateurs la dimension collective de l’entreprise. Attention à ne pas tout individualiser. L’entreprise est un collectif, où chacun à des droits et des devoirs. Les salariés adhèrent au projet lors de leur recrutement et il est essentiel de rappeler ces fondamentaux et de s’ancrer dans ce qui les a fait venir », rappelle Wilfried Tacquard, directeur général de TTI Success Insights France.
Pour les situations plus complexes, voire tendues, il peut être nécessaire de s’interroger sur les causes du stress du retour.
Est-ce un phénomène individuel ou collectif ?
Stress existant avant la crise ou causé par celle-ci ?
Comment le management se positionne ? Est-il lui même sujet à ce stress ?
Il est nécessaire de dépasser les symptômes et de s’interroger sur les causes profondes et réelles et de ne pas s'arrêter à la justification de 'la crise'. Ainsi les bonnes décisions managériales et éventuellement stratégiques pourront s'imposer, allant de l'action de cohésion d'équipe pour le collectif, au développement personnel pour les personnes encore motrices voire jusqu'à l'accompagnement au départ des personnes qui auront pu se libérer des vrais causes de leur désengagement.
L'objectif est de retrouver le plus rapidement possible une harmonie dans l'apport de chaque individu envers la mission commune.