Flex office : Clara change de place chaque jour. Et elle décroche.
Chaque matin, quand elle arrive dans son entreprise, Clara cherche une place. Pas une place de parking. Une place pour travailler. Un bureau libre. Parfois près de l’équipe. Parfois seule, entre deux réunions. Elle branche son ordinateur, pose sa tasse, observe. Elle est en flex office.

Qu’est-ce que le flex office ?
Le flex office, ou « bureau sans poste fixe », désigne un mode d’organisation dans lequel les collaborateurs n’ont plus de bureau attitré. Chaque jour, ils choisissent leur place selon leurs activités : réunion, concentration, co-création, appel, etc. Selon les dirigeants qui ont adopté ce nouveau mode de travail, le flex office permet une grande flexibilité, une meilleure utilisation des espaces et une adaptation aux nouveaux usages hybrides (télétravail, travail nomade).
Dans une interview à Challenges, "ces dispositifs font partie de cette souplesse visant à être plus efficace", déclare Elisabeth Candussi, alors chef de projet chez PSA. Elle précise que ça a permis au groupe automobile d’être plus réactifs, de travailler ensemble et plus vite. D’autres entreprises s’y sont mises aussi, comme Vodafone, Bouygues, Axa…
À l’inverse de cette tendance, certains dirigeants n’y sont pas favorables. Fabrice Barthélemy, par exemple, pense que "travailler en open space génère déjà des contraintes. S’il faut, en plus, chercher une place chaque matin ou la réserver dans une application, ce n’est pas naturel" explique le président du directoire de Tarkett au Figaro.
D’ailleurs, beaucoup de salariés se retrouvent perturbés, bouleversés dans leurs repères personnels et leurs routines visuelles. Selon une récente étude d’Opinion Way, 68% des Français sont contre le flex office. Si 38 % d’entre eux y voient une liberté nouvelle pour choisir un espace de travail selon l’humeur, les besoins et le moment de la journée, 45% évoquent une déshumanisation de l’entreprise et le sentiment d’être interchangeable.
Le besoin d’harmonie : quand l’esthétique est une motivation
On sous-estime souvent l’impact visuel et émotionnel des lieux sur la motivation. Pourtant, certains collaborateurs ont un besoin très fort d’harmonie. D’ordre. De beauté. Leur motivation première est l’esthétique.
Clara, elle, n’a jamais dit qu’elle voulait son bureau.
Mais elle a besoin de se sentir bien quelque part. D’être touchée par un lieu.
Ce matin encore, elle s’est installée près d’une fenêtre.
La vue n’a rien d’extraordinaire. Un immeuble en face, façade défraîchie, carreaux fissurés.
Mais cette scène familière, imparfaite, lui fait du bien.
Ce détail, aussi anodin soit-il, nourrit sa motivation, sa motivation esthétique : ce besoin d’harmonie, d’équilibre, de sens dans l’environnement.
Le besoin de stabilité : quand le changement quotidien désengage
Et puis Clara n’aime pas le changement. En tout cas pas le changement pour le changement. Il faut qu’il y ait une bonne raison. De profil S (Vert) du DISC, elle a besoin de temps pour intégrer les nouveautés. Elle aime retrouver son équipe, son coin habituel, ses habitudes.
Changer d’environnement chaque jour, de voisin, d’ambiance sonore ou visuelle, ce n’est pas anodin. Cela lui demande une adaptation constante.
En conclusion
Clara change de place chaque jour. Et elle décroche. Pas à cause du principe. Mais parce qu’on a oublié pourquoi elle travaille, comment elle s’engage, ce qui la porte.
Un bureau peut être mobile. À condition que les personnes, elles, ne se sentent pas en transit.
Flex office ne doit pas rimer avec flou émotionnel. Il peut, et même il doit, devenir un espace vivant, structurant et inspirant.
Clara, et beaucoup d’autres, n’attendent que ça.
Chaque collaborateur a ses besoins, ses repères et ses sources de motivation.
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