Georges Desvigne, animateur et concepteur de Moocs : « Il faut humaniser le digital »
C’est un constat facile mais incontournable, aujourd’hui le digital est un enjeu majeur pour les entreprises. Mooc, e-learning, webinaire, autant de termes qui n’existaient pas il n’y a pas si longtemps que ça et qui sont désormais omniprésents. Ainsi, le domaine de la formation connaît un renouveau sans précédent. Où est la place du formateur dans tout ça ? Quelles nouveautés sont apportées aux apprenants ? Décryptage avec un convaincu du sujet, Georges Desvigne, qui s’est lancé dans l’aventure du digital avec la plateforme d’entraînement Vizioforce.
Aujourd’hui, comment s’approprier le digital pour faire de la formation efficace en entreprise ? Le digital pour les gens c’est un robot, un élément automatisé, standard. Aujourd’hui, il est donc essentiel de toujours penser à la notion d’interactivité. Toutes les études montrent que l’apprentissage est une science du vivant. Le but n’est pas d’informer mais aussi d’entrainer, d’échanger les pratiques. Ainsi, pour qu’une formation à distance soit efficace, il faut qu’il y ait un vrai animateur, il faut personnaliser l’échange, il faut humaniser le digital. On ne veut pas que les participants soient sur le siège passager. Quand on est passif, on n’est pas acteur, on n’apprend pas. Il faut donc mettre l’apprenant aux commandes en lui donnant la possibilité de poser des questions, de réagir. Et pour ça il faut s’approprier toutes les possibilités apportées par le digital. La visioconférence qui permet d’avoir un vrai échange, le réseau social qui va inciter les participants à échanger, le quizz qui est un élément interactif menant à un débriefing personnalisé en fonction des résultats. En tant qu’ancien consultant formateur, pourquoi avoir décidé d’évoluer dans l’accompagnement à distance via l’utilisation d’outils digitaux ? Nos clients exprimaient trois préoccupations majeures … et du coup des attentes fortes :
- Le manque de disponibilité des participants : il est souvent difficile de réunir dans un même lieu les différents apprenants.
- Les coûts logistiques : au-delà de la formation, le déplacement ou encore la réservation de salle, font que les coûts doublent.
- Parvenir à sortir du terrain : certains apprenants ont de réelles difficultés à s’octroyer du temps en dehors de leurs fonctions pour se former. Ainsi, ce ne sont pas les apprenants qui vont à la formation mais la formation qui va vers eux.
Un conseil pour ceux qui voudraient faire le grand saut dans le digital, apprenants comme formateurs ? Il faut vivre les choses. On résonne beaucoup sur la connaissance, on manque parfois de cette capacité à oser. On a tout un tas de préjugés, le seul conseil qui me vient à la tête c’est de se jeter à l’eau. A un moment, il faut arrêter de discuter et de simplement se lancer.