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Soft Skills : entre discours et réalité, comment détecter le vrai du faux ?

Les soft skills se sont invitées dans les entretiens de recrutement : autonomie, adaptabilité, empathie, collaboration… Mais derrière les mots bien choisis, comment savoir si ces qualités se traduiront sur le terrain ? Swanhilde Marc, directrice des Ressources Humaines chez DirectSkills, tente de démêler le vrai du faux avec une technique d’entretien centrée sur l’expérience et l’authenticité.

Le 18 nov. 2025 Illustration Soft Skills : entre discours et réalité, comment détecter le vrai du faux ?
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À ses débuts chez DirectSkills, les recrutements se focalisaient presque uniquement sur les compétences techniques. Le management, les soft skills, l’environnement idéal de travail étaient peu évalués. Swanhilde Marc a alors introduit progressivement une politique RH axée sur le terrain : recrutement, formation des managers, instauration d’une culture d’autonomie, de responsabilisation, de transparence.

« Je ne fais jamais passer des choses en force… C’est à moi de continuer de chercher la façon de valoriser ou d’argumenter quelque chose. »

Les résultats parlent d’eux-mêmes : depuis la structuration du service RH, le turnover a chuté de 50 à 20 %, et le NPS interne atteint désormais 82 %*.

*NPS : Net Promoter Score, c’est un indicateur de satisfaction et de recommandation.

 

Les softskills en entretien

Chez DirectSkills les candidats passent 3 entretiens minimum :

  • une pré-qualification avec un cabinet de recrutement

  • un entretien centré sur les hard skills avec un manager

  • un entretien centré sur les soft skills avec Swanhilde Marc

Pour ce dernier échange, Swanhilde préfère une conversation honnête à une démonstration bien huilée. “Quand un candidat me donne la réponse idéale, celle que j’ai toujours voulu entendre, je me dis : attention. C’est trop parfait, il faut creuser”.

Sa méthode : aller au-delà du quoi pour explorer le comment. Elle invite les candidats à décrire une situation concrète, un échec, une difficulté, une décision, la gestion d’un conflit. "Ne me dis pas ce que tu as fait, explique-moi comment tu l’as fait." La clé est dans le détail : la manière dont le candidat raconte en dit souvent bien plus que le contenu.

 

Structure, rigueur et process pour limiter le risque

Cette méthode, c’est la méthode STAR (Situation, tâche, action, résultat). Elle structure ses entretiens de manière rigoureuse avec une trame identique pour que tous les candidats soient sur un pied d’égalité.

"Je ne cherche pas des candidats parfaits. Je cherche des personnes vraies", affirme-t-elle

Chez DirectSkills, entreprise à la culture exigeante et fondée sur la responsabilité individuelle, cette authenticité est la clé d’un recrutement réussi.

Car, selon elle, les discours bien rodés ne tiennent pas longtemps face à la réalité du terrain.

"Ce qui m’intéresse, ce n’est pas ce que le candidat dit de lui, mais comment il agit quand il sort de sa zone de confort", explique-t-elle. D’où l’importance de poser des questions qui confrontent les mots aux faits, comme :

  • “Racontez-moi une situation où vous avez échoué”,

  • ou encore “Comment auriez-vous réagi si…”.

Ces mises en situation et contre-exemples permettent de distinguer ceux qui “vendent bien” de ceux qui ont réellement développé leurs compétences comportementales.

 

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Mais la réalité du terrain révèle parfois des surprises

Même avec des process bien ficelés, Swanhilde reconnaît que le “risque zéro” n’existe pas.

Dans les entretiens, les candidats évoquent souvent les mêmes qualités : autonomie, adaptabilité, esprit d’équipe.

Mais une fois en poste, certaines de ces compétences ne se traduisent pas concrètement dans les comportements.

Swanhilde Marc souligne que le recrutement reste un exercice d’équilibriste : "On ne peut pas tout anticiper. Mais on peut affiner notre regard, poser les bonnes questions et créer les conditions d’un échange honnête."

Elle mise donc sur le dialogue authentique plutôt que sur les jeux psychologiques :

"Je ne cherche jamais à piéger les candidats. Je veux un échange simple, vrai, où chacun peut dire qui il est vraiment."

Des surprises sont toujours possibles. Parfois dans le bon sens. Elle cite l’exemple d’un candidat, recruté en junior, qui semblait correspondre en tous points. Il est aujourd’hui au delà de ses attentes et de celles du manager. Autrement dit, le potentiel ne se lit pas toujours dans le discours.

Vers une évaluation plus humaine et plus précise des talents

Entre ce que l’on affirme en entretien et ce que l’on incarne sur le terrain, il y aura souvent un écart.

« Recruter, c’est un acte d’humilité. On ne détient jamais la vérité absolue, mais on peut apprendre à écouter ce qui se cache derrière les mots. »

Swanhilde Marc refuse l’opposition entre savoir-faire et savoir-être :

« Je ne dirais pas “travaillez vos soft skills, ça fera la différence” au détriment de vos compétences. Je dirais : travaillez vos soft skills, parce que c’est essentiel… mais en parallèle de vos compétences. »

Son conseil aux candidats ? Restez vous-mêmes.

« Plus un candidat se prépare pour donner la bonne réponse, plus il risque de cacher qui il est. L’entretien doit rester un moment vrai. »

 

La clé : croiser perception et réalité

DirectSkills met les soft skills au cœur de son processus de recrutement. Le profil de poste et les entretiens sont travaillés pour trouver le candidat qui matchera le mieux possible. Mais se baser uniquement sur un ou plusieurs entretiens pour évaluer les soft skills, même avec une trame bien rodée, reste trop incertain.

Les outils de TTI Success Insights permettent justement de passer de l’intuition à une mesure objective.

  • Mettre des données derrière les impressions

    Les évaluations TTI (DISC, WPMOT et PTSI) permettent de comprendre comment une personne agit, pourquoi et ses compétences personnelles. Validées scientifiquement, elles objectivent ce que l’entretien seul ne peut totalement capter.

  • Poser les bonnes questions en entretien

Les résultats des outils TTI offrent au recruteur une base solide pour valider ou infirmer ce qui est exprimé en entretien. Ils servent de fil conducteur pour approfondir certains points et mieux cerner la cohérence entre le discours et la réalité.

  • Fiabiliser le “fit” entre poste et candidat

    En évaluant objectivement les comportements, motivations et compétences personnelles des candidats, le recruteur sécurise le matching entre le candidat, le poste et l’entreprise.

  • Favoriser la mobilité et la croissance interne

    Les outils TTI peuvent aussi soutenir les mobilités internes, en révélant les forces naturelles et les zones de développement de chaque collaborateur, pour un accompagnement sur mesure.

Combiner la finesse humaine de l’entretien comme chez DirectSKills et la rigueur scientifique des évaluations TTI, c’est sécuriser les recrutements.

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